ARTICLES

Que les enfants des ténèbres deviennent les enfants de la lumière 

Les sciences occultes révèlent à l’homme les mystères de sa nature, les secrets de son organisation, le moyen d’atteindre à son perfectionnement et au bonheur, enfin l’arrêt de sa destinée. Leur étude était celle des hautes initiations égyptiennes; il est temps qu’elles deviennent l’étude des maçons modernes. Les instituteurs primitifs avaient deux buts dans leurs mystères, qui n’étaient pas, l’un et l’autre sans quelques rapports identiques; ce qui a fait croire, avec raison, qu’ils avaient une double doctrine. Le premier but fut de tirer l’homme de l’état de barbarie pour le civiliser, et de prendre l’homme civilisé pour le perfectionner, afin de ramener l’homme que l’on croyait déchu à sa première nature. Suivant eux, l’homme était à refaire, il fallait le relever jusqu’à l’humanité; l’initiation seule pouvait le régénérer. De là les petits mystères, imités dans la Franc-Maçonnerie actuelle. Le second but fut la recherche des moyens de relever la matière à sa première nature, dont on la croyait aussi déchue. L’or était jugé, pour la matière, ce que l’éther du huitième ciel était pour les âmes; et les sept métaux, connus alors, appelés chacun du nom d’une planète, formaient l’échelle ascendante de purification matérielle qui correspondait aux épreuves morales des sept cieux. Ainsi, la mystagogie ou l’initiation aux mystères avait ses deux divisions. Dans la première, on ne purifiait que des penchants, on ne passait au creuset que des hommes; c’était une alchimie des esprits, une mystagogie humaine. La seconde était l’initiation aux mystères des opérations de la nature, une mystagogie des corps. Dans l’une, on cherchait la pierre cubique ou la pierre angulaire du temple de la philosophie, capable de réunir intellectuellement par ce symbole ingénieux, toute l’humanité dans une même foi, une même espérance, un même amour. Dans l’autre, on cherchait ce qui peut ramener l’âge d’or: la pierre philosophale et l’élixir qui prolonge la vie. L’une servait de voile à l’autre, comme elle en sert encore aujourd’hui, ainsi  que l’on peut s’en convaincre par quelques rapprochements qu’il nous est facile de faire. 

Premier grade. — La Franc-Maçonnerie est dite art royal : art, parce que tout œuvre ne se fait que par une certaine combinaison de principes tendant à l’accomplissement du sujet que l’artiste se propose; royal, parce qu’Ashmole, savant alchimiste, en faisait hommage au sage roi, qui a possédé à fond les lois de l’œuvre philosophique  . La science parfaite du philosophe est assez analogue à celle du maçon: il faut que le philosophe connaisse le véritable germe de la nature, avant de commencer son ouvrage; de même, il faut que le maçon connaisse véritablement le noyau du cœur de l’homme, avant de se l’admettre pour frère. Quand les philosophes parlent de l’or et de l’argent (symbolisés, dans les loges, par le soleil et la lune), d’où ils extraient leur matière, ils n’entendent pas parler de l’or et de l’argent vulgaires, parce qu’ils sont morts, tandis que ceux des philosophes sont pleins de vie. L’objet de la recherche des maçons est la connaissance de l’art de perfectionner ce que la nature a laissé d’imparfait dans le genre humain et d’arriver au trésor de la vraie morale. —L’objet de la recherche des philosophes est, de même, la connaissance de l’art de perfectionner ce que la nature a laissé d’imparfait dans le genre métallique et d’arriver au trésor précieux de la pierre philosophale. La vie résidant uniquement dans l’humide radical, pour ne pas manquer l’œuvre, il faut dépouiller la matière de ses scories, afin d’avoir le noyau ou le centre, qui renferme toute la vertu du mixte.

 —Cette dépuration a son symbole en maçonnerie, lorsqu’il faut dépouiller le candidat de tous les préjugés mondains et de l’erreur des passions dangereuses, pour l’amener à la vertu et à la perfection. 

Pierre brute. L’artiste doit travailler sur un corps créé par la nature, dans lequel elle aura joint le soufre et le mercure, qu’il doit séparer, et ensuite purifier pour les rejoindre derechef. Ce corps, s’appelle pierre brute. —Cette pierre brute est la même que les maçons travaillent à dégrossir et dont ils cherchent à ôter les superfluités, ce qu’en maçonnerie morale on appelle destruction des vices. Le mot vulgaire, traduit en maçonnerie par profane, désigne tout sujet qui n’est pas propre à l’œuvre, tels que l’argent vif vulgaire, le soufre, le mercure du commerce, l’or et l’argent vulgaires; on ajoute quelquefois l’épithète stupide (stupide vulgaire) quand le sujet n’a pas de vie en soi. 

Deuxième grade. — On y prouve la vérité de la Maçonnerie; on y explique le sens des choses, l’étoile flamboyante, etc. Quelle est l’institution qui soit autant dans la voie de la vérité que la Maçonnerie? Elle a adopté la doctrine primitive, proclamé le G. A. de l’univers qu’elle honore par des hommages purs de tout culte et de superstition; elle recommande l’amour du prochain, la pratique de la vertu, de l’égalité et de la bienfaisance, l’horreur du vice, du mensonge et de l’hypocrisie, la tolérance dans les opinions, la soumission aux lois, le respect des droits d’autrui, la bienveillance universelle et le perfectionnement de soi-même par l’instruction et l’esprit de fraternité. On prouve également la vérité de l’art philosophal : elle est fondée, premièrement, sur ce que la poudre physique étant faite de la même matière dont sont formés les métaux, à savoir l’argent vif, elle a la faculté de se mêler avec eux dans la fusion: une nature embrassant une nature qui lui est semblable. Secondement, sur ce que les métaux imparfaits restant tels, parce que tout argent vif est cru, la poudre physique, qui est un argent vif, mûr et cuit, et, proprement un pur feu, leur peut aisément communiquer la maturité et les transmuer en sa nature, après avoir fait attraction de leur humide cru, c’est-à-dire de leur argent vif, qui est la seule substance qui se transmue; le reste n’étant qu’escories et excréments, qui sont rejetés dans la projection . Un artiste peut risquer d’entreprendre l’œuvre, lorsqu’il saura, par le moyen d’un menstrue végétable, uni à un menstrue minéral, dissoudre un troisième menstrue essentiel, avec lesquels réunis il faut laver la terre, et l’exhaler ensuite en quintessence céleste, pour en composer leur foudre sulfureux, lequel, en un instant, pénètre les corps et détruit les excréments. On désigne, en maçonnerie, cette quintessence céleste par l’étoile flamboyante à cinq pointes, appelée par les philosophes feu central de la nature, symbolisé encore par la lettre G, qui veut dire génération des corps. C’est la philosophie hermétique qu’il ne faut pas confondre avec l’alchimie. La matière philosophale existe partout; mais il faut la chercher spécialement dans la nature métallique, où elle se trouve plus facilement qu’ailleurs. Elle est la pierre angulaire, qui ne peut se désigner que par le double triangle ou l’étoile à six pointes, qui symbolise aussi les deux hémisphères. Cette figure est l’emblème de la sentence d’Hermès, qui dit que ce qui est en bas est comme ce qui est en haut. C’est aussi la pierre d’achoppement contre laquelle des milliers d’hommes ont échoué. Troisième grade. — On connaît la maîtrise actuelle. Elle n’est, dans son résumé, qu’un pâle reflet de l’initiation primitive, dont le drame allégorique a été défiguré par la suite des événements politiques à l’époque de sa rénovation. Bien que le symbolisme moral y laisse une grande part au symbolisme philosophique, l’altération du système est telle, et les développements en sont si incomplets, qu’il faut aujourd’hui, toute l’habileté d’un vénérable instruit pour donner de l’intérêt aux interprétations des hiéroglyphes écourtés (le Phénix même a disparu) de ce beau grade. Si, comme nous le désirerions, on voulait doubler les trois degrés symboliques, vrais grades d’épreuves, commentés et élaborés dans les trois écoles d’instruction que nous avons proposées avec trois grades correspondants appelés philosophiques ou grands mystères  , dans lesquels seraient développées les doctrines secrètes, anciennes, on y ouvrirait à l’adepte le dépôt des connaissances et des vérités les plus utiles; il reconnaîtrait la vérité de l’alliance des deux systèmes, le symbolique et le philosophique dans les allégories des monuments de tous les âges, dans les écrits symboliques des prêtres de toutes les nations, dans les rituels des sociétés mystérieuses; il y verrait une série constante, une uniformité invariable de principes qui partent d’un ensemble, vaste, imposant et vrai, et qui ne seraient réellement bien coordonnés que là. Le charme de la séduction et le désir ardent de connaître pousseraient l’adepte à pénétrer dans le sanctuaire, en parcourant les sentiers épineux qui y mènent, et, secondé par une volonté forte, une persévérance constante et une étude sans préjugés, il parviendrait à soulever le voile; et le secret de ces allégories, de ces emblèmes, de ces symboles, de ces énigmes sacrées, cesserait d’être un mystère pour lui; car la nature lui serait dévoilée. C’est ainsi que dans les écoles initiatiques, l’adepte se livrait aux études les plus profondes mathématiques, interprétation des nombres, navigation, architecture dans ses trois divisions sacrée, civile et nautique, etc. Les adeptes privilégiés ou reconnus dignes étaient initiés aux doctrines les plus secrètes et aux sciences occultes. Des philosophes des Temps modernes ont puisé à ces sources intellectuelles; il ne sera pas indifférent aux maçons studieux qui aiment à connaître les diverses spéculations ou conceptions de l’esprit humain, de trouver ici les idées les plus saillantes, les aphorismes principaux, bases des systèmes de ces auteurs mystérieux  .

La fondation de la maçonnerie par Euclide (1) en Egypte 

Un poème de Devoirs Moraux 

Ici commencent les statuts de l'art De Géométrie selon Euclide. 

Quiconque voudra bien lire et chercher Pourra trouver écrite dans un vieux livre L'histoire de grands seigneurs et grandes dames, Qui, certes, avaient beaucoup d'enfants; Et n'avaient pas de revenus pour en prendre soin, Ni en ville, ni à la campagne ou dans les bois; Tinrent ensemble conseil pour eux, De décider pour le bien de ces enfants, Comment ils pourraient mieux mener leur vie Sans grand inconfort, ni souci ni lutte; Et encore pour la multitude qui viendra De leurs enfants ils envoyèrent chercher de grands clercs, Pour leur enseigner alors de bons métiers; Et nous les prions, pour l'amour de notre Seigneur, Pour nos enfants de trouver un travail, Pour qu'ils puisent ainsi gagner leur vie, Tant bien qu'honnêtement en toute sécurité. En ce temps-là, par la bonne géométrie, Cet honnête métier qu'est la bonne maçonnerie Fut constitué et crée ainsi, Conçu par ces clercs ensemble; Sur la prière de ces seigneurs ils inventèrent la géométrie, Et lui donnèrent le nom de maçonnerie, A ce plus honnête de tous les métiers. Les enfants de ces seigneurs se mirent, A apprendre de lui le métier de géométrie, Ce qu'il fit très soigneusement; A la prière des pères et des mères aussi, Il les mit à cet honnête métier. Celui qui apprenait le mieux, et était honnête, Et surpassait ses compagnons en attention, Si dans ce métier il les dépassait, Il devait être plus honoré que le dernier, Le nom de ce grand clerc était Euclide, Son nom se répandait fort loin. Pourtant ce grand clerc ordonna A celui qui était plus élevé dans ce degré, Qu'il devait enseigner les plus simples d'esprit Pour être parfait en cet honnête métier; Et ainsi ils doivent s'instruire l'un l'autre, Et s'aimer ensemble comme soeur et frère. Il ordonna encore que, Maître doit il être appelé; Afin qu'il soit le plus honoré, Alors il devait être nommé ainsi; Mais jamais maçons ne doivent appeler un autre, Au sein du métier parmi eux tous, Ni sujet ni serviteur, mon cher frère, Même s'il est moins parfait qu'un autre; Chacun appellera les autres compagnons par amitié, Car ils sont nés de nobles dames. De cette manière, par la bonne science de géométrie, Commença le métier de la maçonnerie; Le clerc Euclide le fonda ainsi, Ce métier de géométrie au pays d'Egypte. En Egypte il l'enseigna tout autour, Dans diverses pays de tous côtés; Pendant de nombreuses années, je croix, Avant que ce métier arrive dans ce pays. Celui qui apprenait le mieux, et était honnête, Et surpassait ses compagnons en attention, Si dans ce métier il les dépassait, Il devait être plus honoré que le dernier, Le nom de ce grand clerc était Euclide, Son nom se répandait fort loin. Pourtant ce grand clerc ordonna A celui qui était plus élevé dans ce degré, Qu'il devait enseigner les plus simples d'esprit Pour être parfait en cet honnête métier; Et ainsi ils doivent s'instruire l'un l'autre, Et s'aimer ensemble comme soeur et frère. Il ordonna encore que, Maître doit il être appelé; Afin qu'il soit le plus honoré, Alors il devait être nommé ainsi; Mais jamais maçons ne doivent appeler un autre, Au sein du métier parmi eux tous, Ni sujet ni serviteur, mon cher frère, Même s'il est moins parfait qu'un autre; Chacun appellera les autres compagnons par amitié, Car ils sont nés de nobles dames. De cette manière, par la bonne science de géométrie, Commença le métier de la maçonnerie; Le clerc Euclide le fonda ainsi, Ce métier de géométrie au pays d'Egypte. En Egypte il l'enseigna tout autour, Dans diverses pays de tous côtés; Pendant de nombreuses années, je croix, Avant que ce métier arrive dans ce pays. 

L’introduction de la maçonnerie en Angleterre sous le roi Athelstane 

 Ce métier arriva en Angleterre, comme je vous dis, Au temps du bon Roi Athelstane, Il fit construire alors tant manoir que même bosquet, Et de hauts temples de grand renom, Pour s'y divertir le jour comme la nuit, Ce bon seigneur aimait beaucoup ce métier, Et voulut le consolider de toutes ses parties, A cause de divers défauts qu'il trouva dans le métier; Il envoya à travers le pays Dire à tous les maçons du métier, De venir vers lui sans délai, Pour amender ces défauts tous Par bon conseil, autant que possible. Une assemblée alors il réunit De divers seigneurs en leur rang, Des ducs, comtes, et barons aussi, Des chevaliers, écuyers et maintes autres, Et les grands bourgeois de cette cité, Ils étaient tous là chacun à son rang; Ils étaient là tous ensemble, Pour établir le statut de ces maçons, Ils y cherchaient de tout leur esprit, Comment ils pourraient le gouverner; Quinze articles ils voulaient produire, Et quinze points ils y ont crées, 


Le Manuscrit Regius D'après les données, le manuscrit date d'environ 1390; publié en 1840 par James O. Halliwell, il fut mentionné en 1670 dans un inventaire de la bibliothèque John Theyer. Celle-ci fut vendue à Robert Scott (d'où nouvel inventaire en 1678). Le manuscrit appartint ensuite à la bibliothèque royale jusqu'en 1757 (d'où son nom Regius), date à laquelle le Roi George II en fit don au British Museum.

 Le Regius se compose de plusieurs parties, comme suit: - la fondation de la maçonnerie par Euclide (1) en Egypte 

- l'introduction de la maçonnerie en Angleterre sous le roi Athelstane (2) 

- les Devoirs, quinze articles - les Devoirs, quinze points 

- le récit des quatre couronnés

 - le récit de la Tour de Babel 

- les sept arts libéraux 

- une exhortation sur la messe et comment se conduire à l'église - une instruction sur les bonnes manières.

 Résumé des quinze articles 

Article 1 Le maître maçon doit être digne de la confiance des seigneurs (3) ; il doit payer les compagnons à leur juste valeur avec l'argent des seigneurs. 

Article 2 Tout maître maçon doit assister à un rassemblement général à moins de pouvoir présenter une bonne excuse. 

Article 3 Le maître maçon ne prendra pas d'apprenti pour moins de sept ans et devra le loger pendant son apprentissage. 

Article 4 Le maître maçon ne doit pas prendre de serf comme apprenti. 

Article 5 Le maître maçon ne prendra ni un bâtard ni un garçon présentant une infirmité ou une tare. 

Article 6 L'apprenti sera payé moins que les compagnons, mais son salaire augmentera au fur et à mesure de ses progrès. 

Article 7 Le maître maçon n'abritera sur son chantier ni voleur ni meurtrier. 

Article 8 Le maître maçon peut renvoyer un ouvrier incapable et le remplacer par un autre. Article 9 Le maître maçon doit s'assurer de la bonne assise des fondations de l'ouvrage. 

Article 10 Le maître maçon ne doit jamais prendre l'ouvrage d'un autre maître maçon sous peine d'une amende de dix livres. 

Article 11 Un maçon ne travaillera pas de nuit, sauf pour étudier. 

Article 12 On ne doit pas dénigrer l'ouvrage de ses compagnons. 

Article 13 Le maître maçon doit donner un enseignement complet à son apprenti. 

Article 14 Le maître maçon ne prendra pas d'apprenti à moins d'avoir suffisamment de tâches à lui confier. 

Article 15 Le maître maçon ne doit pas laisser ses compagnons dans leurs fautes, car il doit avoir souci de leurs âmes. Résumé des quinze points 1er point L'homme de métier doit aimer Dieu et la Sainte Eglise, ainsi que ses compagnons. 2e point Les maçons seront payés les jours de congé. 3e point L'apprenti doit garder secret tout ce que son maître lui dit et tout ce qu'il entend ou voit en loge. 4e point L'apprenti ne doit causer aucun préjudice à son métier, ni à son maître ou à ses compagnons, et tombe sous les mêmes lois qu'eux. 5e point Les maçons doivent recevoir leur salaire du maître avec soumission. Le maître doit renvoyer un maçon avant midi s'il n'a plus de travail pour lui. 6e point Les querelles entre maçons doivent être réglées à l'amiable, après la journée de travail ou lors d'un jour de congé. 7e point Un maçon ne couchera pas avec la femme du maître ni celle d'un compagnon. 8e point Un maître peut nommer certains compagnons à des postes de responsabilité, intermédiaires entre lui-même et le reste des compagnons. 9e point Les compagnons doivent servir à table à tour de rôle, ils achètent les provisions et doivent rendre compte de leurs dépenses. 10e point Un maçon ne doit apporter aucun appui à ceux qui s'obstinent dans leurs fautes; ils seront convoqués devant une assemblée et exclus du métier. 11e point Un maçon doit corriger aimablement ceux dont le travail est défectueux. 12e point En assemblée, les maîtres, compagnons, commanditaires et dignitaires locaux s'accorderont pour faire respecter les lois du métier. 13e point Le maçon ne doit pas voler, ni être complice d'un voleur. 14e point Le maçon doit jurer fidélité à son maître, à ses compagnons et à son roi. 15e point Celui qui transgresse un de ces articles sera convoqué devant une assemblée. S'il persiste dans sa faute, il sera interdit de métier, mis en prison, et verra ses biens confisqués. Les Quatre couronnés, martyrs (8 novembre) Les quatre couronnés s'appelaient Sévère, Sévérien, Carpophore et Victorin. Par l'ordre de Dioclétien, ils furent battus de verges plombées jusqu'à ce que mort s'en suivît. On fut pendant très longtemps sans trouver les noms de ces quatre martyrs; et l'Eglise, faute de connaître leurs noms, décida de célébrer leur fête le même jour que celle de cinq autres martyrs, Claude, Castor, Symphorien, Nicostrate et Simplice, qui subirent le martyre deux ans plus tard. Ces cinq martyrs étaient sculpteurs; et comme ils se refusaient à sculpter une idole pour Dioclétien, ils furent enfermés vivants dans des tonneaux plombés, et précipités dans la mer, en l'an 287 du Seigneur. C'est donc le jour de la fête de ces cinq martyrs que le pape Melchiade ordonna que fussent commémorés, sous le nom des Quatre Couronnés, les quatre autres martyrs dont on ignorait les noms. Et bien que, par la suite, une révélation divine eût permis de connaître les noms de ces saints, l'usage se conserva de les désigner sous le nom collectif des Quatre Couronnés. (de Voragine, Jacques, trad. Teodor de Wyzewa, La légende dorée, Paris, 1913, pp. 616-617). Selon la légende, dit Joseph Léti (Charbonnerie et Maçonnerie dans le réveil national italien, trad. Louis Lachat, 1928, p. 9), cinq maçons, qui pourraient aussi être des sculpteurs, furent mis à mort sous le règne de Dioclétion à cause de leur foi chrétienne; ils avaient refusé d'exécuter la statue d'une divinité païenne. En même temps qu'eux, furent passés par les armes quatre soldats qui ne voulaient pas encenser l'auteur de cette divinité. Les neuf cadavres ayant été ensevelis ensemble, la tradition, qui n'a rien retenu des cinq premiers, ne conserva que les quatre autres qui probablement portaient la couronne de centurions, ce qui constituait la plus haute classe des gradés de la milice. (Boucher, Jules, La symbolique maçonnique, Paris 1985, pp. 82- 83). Notes: (1) Euclide: Géomètre grec. Il enseignait à Alexandrie sous le règne de Ptolémée 1er (323- 283 avant notre ère). On lui doit les Eléments qui constituent la base de la géométrie plane. (2) Athelstane: Roi saxon, 925-939 (3) Seigneur: Le seigneur est le commanditaire de l'ouvrage. Au XIVe siècle il s'agit le plus souvent d'un chantier ecclésiastique; le seigneur est dans ce cas un clerc. La fondation de la maçonnerie par Euclide (1) en Egypte Un poème de Devoirs Moraux Ici commencent les statuts de l'art De Géométrie selon Euclide. Quiconque voudra bien lire et chercher Pourra trouver écrite dans un vieux livre L'histoire de grands seigneurs et grandes dames, Qui, certes, avaient beaucoup d'enfants; Et n'avaient pas de revenus pour en prendre soin, Ni en ville, ni à la campagne ou dans les bois; Tinrent ensemble conseil pour eux, De décider pour le bien de ces enfants, Comment ils pourraient mieux mener leur vie Sans grand inconfort, ni souci ni lutte; Et encore pour la multitude qui viendra De leurs enfants ils envoyèrent chercher de grands clercs, Pour leur enseigner alors de bons métiers; Et nous les prions, pour l'amour de notre Seigneur, Pour nos enfants de trouver un travail, Pour qu'ils puisent ainsi gagner leur vie, Tant bien qu'honnêtement en toute sécurité. En ce temps-là, par la bonne géométrie, Cet honnête métier qu'est la bonne maçonnerie Fut constitué et crée ainsi, Conçu par ces clercs ensemble; Sur la prière de ces seigneurs ils inventèrent la géométrie, Et lui donnèrent le nom de maçonnerie, A ce plus honnête de tous les métiers. Les enfants de ces seigneurs se mirent, A apprendre de lui le métier de géométrie, Ce qu'il fit très soigneusement; A la prière des pères et des mères aussi, Il les mit à cet honnête métier. Celui qui apprenait le mieux, et était honnête, Et surpassait ses compagnons en attention, Si dans ce métier il les dépassait, Il devait être plus honoré que le dernier, Le nom de ce grand clerc était Euclide, Son nom se répandait fort loin. Pourtant ce grand clerc ordonna A celui qui était plus élevé dans ce degré, Qu'il devait enseigner les plus simples d'esprit Pour être parfait en cet honnête métier; Et ainsi ils doivent s'instruire l'un l'autre, Et s'aimer ensemble comme soeur et frère. Il ordonna encore que, Maître doit il être appelé; Afin qu'il soit le plus honoré, Alors il devait être nommé ainsi; Mais jamais maçons ne doivent appeler un autre, Au sein du métier parmi eux tous, Ni sujet ni serviteur, mon cher frère, Même s'il est moins parfait qu'un autre; Chacun appellera les autres compagnons par amitié, Car ils sont nés de nobles dames. De cette manière, par la bonne science de géométrie, Commença le métier de la maçonnerie; Le clerc Euclide le fonda ainsi, Ce métier de géométrie au pays d'Egypte. En Egypte il l'enseigna tout autour, Dans diverses pays de tous côtés; Pendant de nombreuses années, je croix, Avant que ce métier arrive dans ce pays. Celui qui apprenait le mieux, et était honnête, Et surpassait ses compagnons en attention, Si dans ce métier il les dépassait, Il devait être plus honoré que le dernier, Le nom de ce grand clerc était Euclide, Son nom se répandait fort loin. Pourtant ce grand clerc ordonna A celui qui était plus élevé dans ce degré, Qu'il devait enseigner les plus simples d'esprit Pour être parfait en cet honnête métier; Et ainsi ils doivent s'instruire l'un l'autre, Et s'aimer ensemble comme soeur et frère. Il ordonna encore que, Maître doit il être appelé; Afin qu'il soit le plus honoré, Alors il devait être nommé ainsi; Mais jamais maçons ne doivent appeler un autre, Au sein du métier parmi eux tous, Ni sujet ni serviteur, mon cher frère, Même s'il est moins parfait qu'un autre; Chacun appellera les autres compagnons par amitié, Car ils sont nés de nobles dames. De cette manière, par la bonne science de géométrie, Commença le métier de la maçonnerie; Le clerc Euclide le fonda ainsi, Ce métier de géométrie au pays d'Egypte. En Egypte il l'enseigna tout autour, Dans diverses pays de tous côtés; Pendant de nombreuses années, je croix, Avant que ce métier arrive dans ce pays. L’introduction de la maçonnerie en Angleterre sous le roi Athelstane (2) Ce métier arriva en Angleterre, comme je vous dis, Au temps du bon Roi Athelstane, Il fit construire alors tant manoir que même bosquet, Et de hauts temples de grand renom, Pour s'y divertir le jour comme la nuit, Ce bon seigneur aimait beaucoup ce métier, Et voulut le consolider de toutes ses parties, A cause de divers défauts qu'il trouva dans le métier; Il envoya à travers le pays Dire à tous les maçons du métier, De venir vers lui sans délai, Pour amender ces défauts tous Par bon conseil, autant que possible. Une assemblée alors il réunit De divers seigneurs en leur rang, Des ducs, comtes, et barons aussi, Des chevaliers, écuyers et maintes autres, Et les grands bourgeois de cette cité, Ils étaient tous là chacun à son rang; Ils étaient là tous ensemble, Pour établir le statut de ces maçons, Ils y cherchaient de tout leur esprit, Comment ils pourraient le gouverner; Quinze articles ils voulaient produire, Et quinze points ils y ont crées, Les Devoirs, quinze articles Ici commence l'article premier. Le premier article de cette géométrie;- Le maître maçon doit être digne de confiance A la fois constant, loyal et vrai, Il ne l'aura alors jamais à regretter; Tu dois payer tes compagnons selon le cours, Des victuailles, tu le sais bien; Et paie les justement, et de bonne foi, Ce qu'ils peuvent mériter; Et évites soit par amour soit par crainte, D'aucune des parties d'accepter des avantages; Du seigneur ni du compagnon, qui que ce soit, D'eux tu ne prends aucune sorte de paiement; Et en juge tiens toi intègre, Et alors aux deux tu rendra leur bon droit; Et véritablement fais ceci où que tu ailles, Ton honneur, ton profit, sera le meilleur. Article second. Le second article de bonne maçonnerie, Comme vous devez ici l'entendre particulièrement, Que tout maître, qui est maçon, Doit assister au rassemblement général, Pour que précisément il lui soit dit Le lieu où l'assemblée se tiendra. Et à cette assemblée il doit se rendre, Sauf s'il a une excuse raisonnable, Ou qu'il soit désobéissant à ce métier Ou s'abandonne au mensonge, Ou qu'il soit atteint d'une maladie si grave, Qu'il ne puisse venir parmi eux; Cela est une excuse bonne et valable, Pour cette assemblée, si elle est sincère. Article troisième. Le troisième article est en vérité, Que le maître ne prenne aucun 'prentis, Sauf s'il peut lui assurer de le loger sept ans chez lui, comme je vous dis, Pour apprendre son métier, qui soit profitable; En moins de temps il ne sera pas apte Au profit du seigneur, ni le sien Comme vous pouvez le comprendre par bonne raison. Article quatrième. Le quatrième article ceci doit être, Que le maître doit bien veiller, A ne pas prendre un serf comme 'prentis, Ni l'embaucher pour son propre profit, Car le seigneur auquel il est lié, Peut chercher le 'prentis où qu'il aille. Si dans la loge il était pris, Cela pourrait y faire beaucoup de désordre, Et un pareil cas pourrait arriver, Que cela pourrait chagriner certains, ou tous. Car tous les maçons qui y seront Se ensemble se tiendront réunis. Si un tel dans le métier demeurait, De diverses désordres vous pourrez parler: Alors pour plus de paix, et honnêteté, Prenez un 'prentis de meilleure condition. Dans d'ancien écriture je trouve, Que le 'prentis doit être de naissance noble; Et ainsi parfois, des fils de grands seigneurs Ont adopté cette géométrie qui est très bonne. Article cinquième. Le cinquième article est très bon, Que le 'prentis soit de naissance légitime; Le maître ne doit, sous aucun prétexte, Prendre un 'prentis qui soit difforme; Cela signifie, comme vous le verrez Qu'il ait tous ses membres entiers ensemble; Pour le métier cela serait grande honte, De former un homme estropié ou un boiteux, Car un homme imparfait de telle naissance Ne serait que peu utile au métier. Ainsi chacun de vous peut comprendre, Le métier veut un homme puissant; Un homme mutilé n'a pas de force, Vous devez le savoir depuis longtemps. Article sixième. Le sixième article vous ne devez pas manquer Que le maître ne doit pas porter préjudice au seigneur, En prenant au seigneur pour son 'prentis, Autant que reçoivent ses compagnons, en tout, Car dans ce métier ils se sont perfectionnés, Ce que lui n'est pas, vous devez le comprendre. Ainsi il serait contraire à bonne raison, De prendre pour lui égal salaire à celui des compagnons. Ce même article dans ce cas, Ordonne que son 'prentis gagne moins Que ses compagnons, qui sont parfaits. Sur divers points, sachez en revanche, Que le maître peut instruire son 'prentis tel, Que son salaire puisse augmenter rapidement, Et avant que son apprentissage soit terminé, Son salaire pourrait s'améliorer de beaucoup. Article septième. Le septième article que maintenant voici, Vous dira pleinement à tous ensemble, Qu'aucun maître ni par faveur ni par crainte, Ne doit vêtir ni nourrir aucun voleur. Des voleurs il n'en hébergera jamais aucun, Ni celui qui a tué un homme, Ni celui qui a mauvaise réputation, De crainte que cela fasse honte au métier. Article huitième. Le huitième article vous montre ainsi, Ce que le maître a bien le droit de faire. S'il emploie un homme du métier, Et qu'il ne soit pas aussi parfait qu'il devrait, Il peut le remplacer sans délai, Et prendre à sa place un homme plus parfait. Un tel homme, par imprudence, Pourrait faire déshonneur au métier. Article neuvième. Le neuvième article montre fort bien, Que le maître doit être sage et fort; Qu'il n'entreprenne aucun ouvrage, Qu'il ne puisse achever et réaliser; Et que ce soit aussi au profit des seigneurs, Ainsi qu'à son métier, où qu'il aille, Et que les fondations soient bien construites, Pour qu'il y ait ni fêlure ni brèche. Article dixième. Le dixième article sert à savoir, Parmi tous dans le métier, grands ou modestes, Qu'aucun maître ne doit supplanter un autre, Mais être ensemble comme s ur et frère, Dans ce singulier métier, tous quels qu'ils soient, Qui travaillent sous un maître maçon. Ni doit il supplanter aucun homme, Qui s'est chargé d'un travail, La peine pour cela est tellement forte, Qu'elle ne pèse pas moins de dix livres, A moins qu'il soit prouvé coupable, Celui qui avait d'abord pris le travail en main; Car nul homme en maçonnerie Ne doit supplanter un autre impunément, Sauf s'il a construit de telle façon, Que cela réduit l'ouvrage à néant; Alors un maçon peut solliciter ce travail, Pour le sauver au profit des seigneurs Dans un tel cas, si cela arrivait, Aucun maçon ne s'y opposera. En vérité celui qui a commencé les fondations, S'il est un maçon habile et solide, A fermement dans l'esprit, De mener l' oeuvre à entière bonne fin. Article onzième. L'onzième article je te le dis, est à la fois juste et franc; Car il enseigne, avec force, Qu'aucun maçon ne doit travailler de nuit, A moins de s'exercer à l'étude, Par laquelle il pourra s'améliorer Article douzième. Le douzième article est de grande honnêteté Pour tout maçon, où qu'il se trouve, Il ne doit pas déprécier le travail de ses compagnons, S'il veut sauvegarder son honneur; Avec des paroles honnêtes il l'approuvera, Grâce à l'esprit que Dieux t'a donné; Mais en l'améliorant de tout ton pouvoir, Entre vous deux sans hésitation. Article treizième. Le treizième article, que Dieu me garde, C'est, que si le maître a un 'prentis, Il l'enseignera de manière complète, Et qu'il puisse apprendre autant de points, Pour qu'il connaisse bien le métier, Où qu'il aille sous le soleil. Article quatorzième. Le quatorzième article par bonne raison, Montre au maître comment agir; Il ne doit prendre 'prentis, A moins d'avoir diverses tâches à faire, Pour qu'il puisse pendant son stage, Apprendre de lui diverses points. Article quinzième. Le quinzième article est le dernier, Car pour le maître il est un ami; Pour lui enseigner qu'envers aucun homme, Il ne doit adopter un comportement faux, Ni suivre ses compagnons dans leur erreur, Quelque bien qu'il puisse y gagner; Ni souffrir qu'ils fassent de faux serments, Par souci de leurs âmes, Sous peine d'attirer sur le métier la honte, Et sur lui-même un blâme sévère. Les Devoirs, quinze points Diverses statuts. Dans cette assemblée des points furent adoptés en plus, Par de grands seigneurs et maîtres aussi. Que celui qui voudrait connaître ce métier et l'embrasser, Doit bien aimer Dieu et la sainte église toujours, Et son maître aussi avec qui il est, Où qu'il aille par champs ou par bois, Et aimes aussi tes compagnons, Car c'est ce que ton métier veut que tu fasses. Second point. Le second point je vous le dis, Que le maçon travaille le jour ouvrables, Aussi consciencieusement qu'il le pourra, Afin de mériter son salaire pour le jour de repos, Car celui qui a vraiment fait son travail, Méritera bien d'avoir sa récompense. Troisième point. Le troisième point doit être sévère, Avec le 'prentis, sachez le bien, Le conseil de son maître il doit garder et cacher, Et de ses compagnons de bon gré; Des secrets de la chambre il ne parlera a nul homme, Ni de la loge quoi qu'ils y fassent; Quoi que tu entendes ou les vois faire, Ne le dis à personne où que tu ailles; Les propos dans la salle, et même au bosquet, Gardes les bien pour ton grand honneur, Sans quoi cela tournera pour toi au blâme, Et apportera au métier grande honte. Quatrième point. Le quatrième point nous enseigne aussi, Que nul homme à son métier sera infidèle; Aucune erreur il n'entretiendra Contre le métier, mais y renoncera; Ni aucun préjudice il causera A son maître, ni a son compagnon; Et bien que le 'prentis soit tenu au respect, Il est toutefois soumis à la même loi. Cinquième point. Le cinquième point est sans nul doute, Que lorsque le maçon prendra sa paie Du maître, qui lui est attribué, Humblement acceptée elle doit être; Cependant il est juste que le maître, L'avertisse dans les formes avant midi, S'il n'a plus l'intention de l'employer, Comme il le faisait auparavant; Contre cet ordre il ne peut se débattre, S'il réfléchit bien c'est dans son intérêt Sixième point. Le sixième point doit être bien connu, De tous grands et modestes, Car un tel cas pourrait arriver; Qu'entre quelques maçons, sinon tous, Par envie ou haine mortelle, S'éclate une grande dispute. Alors le maçon doit, s'il le peut, Convoquer les deux parties un jour fixé; Mais ce jour-là ils ne feront pas la paix, Avant que la journée de travail soit bien finie, Un jour de congé vous devez bien pouvoir trouver, Assez de loisir pour placer la réconciliation, De peur qu'en la plaçant un jour ouvré La dispute ne les empêche de travailler; Faites en sorte qu'ils en finissent. De manière à ce qu'ils demeurent bien dans la loi de Dieu. Septième point. Le septième point pourrait bien dire, Comment bien longue vie Dieu nous donne, Ainsi il le reconnaît bien clairement, Tu ne coucheras pas avec la femme de ton maître, Ni de ton compagnon, en aucune manière, Sous peine d'encourir le mépris du métier; Ni avec la concubine de ton compagnon, Pas plus que tu ne voudrais qu'il couche avec la tienne. La peine pour cela qu'on le sache bien, Est qu'il reste 'prentis sept années pleines, Celui qui manque à une de ces prescriptions Alors il doit être châtié; Car un grand souci pourrait naître, D'un aussi odieux péché mortel. Huitième point. Le huitième point est, assurément, Si tu as reçu quelque charge, A ton maître reste fidèlement soumis, Car ce point jamais tu ne le regretteras; Un fidèle médiateur tu dois être, Entre ton maître et tes compagnons libres; Fais loyalement tout ce que tu peux, Envers les deux parties, et cela est bonne justice. Neuvième point. Le neuvième point s'adresse à celui, Qui est l'intendant de notre salle, Si vous vous trouvez en chambre ensemble, Servez vous l'un l'autre avec calme gaieté; Gentils compagnons, vous devez le savoir, Vous devez être intendant chacun à votre tour, Semaine après semaine sans aucun doute, Tous doivent être intendant à leur tour, Pour servir les uns et les autres aimablement, Comme s'ils étaient s ur et frère; Nul ne se permettra aux frais d'un autre De se libérer pour son avantage, Mais chaque homme aura la même liberté Dans cette charge, comme il se doit; Veille à bien payer tout homme toujours, A qui tu as acheté des victuailles, Afin qu'on ne te fasse aucune réclamation, Ni à tes compagnons à aucun titre, A tout homme ou femme, qui que ce soit, Paies les bien et honnêtement, nous le voulons; A ton compagnon tu en rendras compte exacte, De ce bon paiement que tu as fait, De peur de le mettre dans l'embarras, Et de l'exposer à un grand blâme. Toutefois bon comptes il doit tenir De tous les biens qu'il aura acquis, Des dépenses que tu auras fait sur le bien de tes compagnons, Du lieu, des circonstances et de l'usage; De tels comptes tu dois rendre, Lorsque tes compagnons te les demandent. Dixième point. Le dixième point montre la bien bonne vie, Comment vivre sans souci ni dispute; Si le maçon mène une vie mauvaise, Et dans son travail il est malhonnête, Et se cherche une mauvaise excuse Il pourra diffamer ses compagnons injustement, Par de telles calomnies infâmes Attirer le blâme sur le métier. S'il déshonore ainsi le métier, Vous ne devez alors lui faire aucune faveur, Ni le maintenir dans sa mauvaise vie, De peur que cela ne tourne en tracas et conflit; Mais ne lui laissez aucun sursis, Jusqu'à ce que vous l'ayez constraint, A comparaître où bon vous semble, Où vous voudrez, de gré ou de force, A la prochaine assemblée vous le convoquerez, A comparaître devant tout ses compagnons, Et s'il refuse de paraître devant eux, Il lui faudrait renoncer au métier; Il sera alors puni selon la loi Qui fut établie dans les temps anciens. Onzième point. Le onzième point est de bonne discrétion, Comme vous pouvez le comprendre par bonne raison; Un maçon qui connaît bien son métier, Qui voit son compagnon tailler une pierre, Et qu'il est sur le point d'abîmer cette pierre, Reprends-la aussitôt si tu le peux, Et montre-lui comment la corriger, Pour que l' oeuvre du seigneur ne soit pas abîmé, Et montre-lui avec douceur comment la corriger, Avec de bonnes paroles, que Dieu te prête; Pour l'amour de celui que siège là-haut, Avec de douces paroles nourris son amitié. Douzième point. Le douzième point est d'une grande autorité, Là où l'assemblée se teindra, Il y aura des maîtres et des compagnons aussi, Et d'autres grands seigneurs en grand nombre; Il y aura le shérif de cette contrée, Et aussi le maire de cette cité, Il y aura des chevaliers et des écuyers, Et aussi des échevins, comme vous le verrez; Toutes les ordonnances qu'ils prendrons là, Ils s'accorderont pour les faire respecter, Contre tout homme, quel qu'il soit, Qui appartient au métier beau et libre. S'il fait quelque querelle contre eux, Il sera arrêté et tenu sous garde. Treizième point. Le treizième point requiert toute notre volonté, Il jurera de ne jamais voler, Ni d'aider celui dans cette mauvaise profession, Pour aucune part de son butin, Et tu dois le savoir ou alors pécher, Ni pour son bien, ni pour sa famille. Quatorzième point. Le quatorzième point est excellente loi Pour celui qui sera sous la crainte; Un bon et vrai serment il doit prêter là, A son maître et ses compagnons qui sont là; Il doit être constant et fidèle aussi A toutes ces ordonnances, où qu'il aille, Et a son seigneur lige le roi, De lui être fidèle par-dessus tout. Et tous ces points ci-dessus A eux tu dois être assermenté, Et tous prêteront le même serment Des maçons, de gré ou de force. A tous ces points ci-dessus, Ainsi que l'a établie une excellente tradition. Et ils enquêteront sur chaque homme S'il les met en pratique de son mieux, Si un homme est reconnu coupable Sur l'un de ces points en particulier; Qu'on le recherche, quel qu'il soit, Et qu'il soit amené devant l'assemblée. Quinzième point. Le quinzième point est excellente tradition, Pour ceux qui auront là prêté serment, Cette ordonnance qui fut arrêtée par l'assemblée De grands seigneurs et maîtres dont on a parlé; Pour ceux qui soient désobéissants, je sais, A la présente constitution, De ces articles qui y furent édictés, Par de grands seigneurs et maçons ensemble, Et si leurs fautes sont mises au jour Devant cette assemblée, tantôt, Et s'ils ne veulent pas s'en corriger, Alors ils doivent abandonner le métier; Et jurer de ne plus jamais l'exercer. Sauf s'ils acceptent de s'amender, Ils n'auront plus jamais part au métier; Et s'ils refusaient de faire ainsi, Le shérif se saisira d'eux sans délai, Et les mettra dans un profond cachot, A cause de leur transgression, Il confisquera leurs biens et leur bétail Au profit du roi, en totalité, Et les y laissera aussi longtemps, Qu'il plaira à notre lige le roi. Le récit des quatre couronnés L'art des quatre couronnés. Prions maintenant Dieu tout-puissant, Et sa mère Marie radieuse, Afin que nous puissions garder ces articles, Et les points tous ensembles, Comme le firent ces quatre saints martyres, Qui dans ce métier furent tenus en grand honneur, Ils étaient aussi bons maçons qu'on puisse trouver sur la terre, Sculpteurs et imagiers ils étaient aussi, Car c'étaient des ouvriers d'élite, L'empereur les tenait en grande estime; Il désira qu'ils fassent une statue Qu'on vénérera en son honneur; En son temps il possédait de tels monuments, Pour détourner le peuple de la loi du Christ. Mais eux demeuraient ferme dans la loi du Christ, Et dans leur métier sans compromis; Ils aimaient bien Dieu et tout son enseignement, Et s'étaient voués à son service pour toujours. En ce temps là ils furent des hommes de vérité, Et vécurent droitement dans la loi de Dieu; Ils n'entendaient pas de fabriquer des idoles, Quelque bénéfices qu'ils puissent en retirer, Ni prendre cette idole pour leur Dieu, Ils refusèrent de le faire, malgré sa colère; Car ils ne voulaient pas renier leur vraie foi, Et croire à sa fausse loi, L'empereur les fit arrêter sans délai, Et les mit dans un profond cachot; Plus cruellement il les y punissait, Plus ils se réjouissaient dans la grâce de Dieu, Alors quand il vit qu'il ne pouvait plus rien, Il les laissait alors aller à la mort; Celui qui voudra, trouvera dans le livre De la légende des saints, Les noms des quatre couronnés. Leur fête est bien connue, Le huitième jour après la Toussaint. Le récit de la Tour de Babel Ecoutez ce que j'ai lu, Que beaucoup d'années après, à grand effroi Le déluge de Noë eut déferlé, La tour de Babel fut commencée, Le plus gros ouvrage de chaux et de pierre, Que jamais homme ait pu voir; Si long et si large on l'entreprit, Que sa hauteur jeta sept miles d'ombre, Le Roi Nabuchodonosor le fit construire Aussi puissant pour la défense des hommes, Que si un tel déluge surviendrait, Il ne pourrait submerger l'ouvrage; Parce qu'ils avaient un orgueil si fier, avec grande vantardise Tout ce travail fut ainsi perdu; Un ange les frappa en diversifiant leurs langues, Si bien qu'ils ne se comprenaient plus jamais l'un l'autre. 

Les Sept Arts Libéraux

 Bien des années plus tard, le bon clerc Euclide Enseigna le métier de géométrie partout autour, Et il fit en ce temps-là aussi, Divers métiers en grand nombre. Par la haute grâce du Christ au ciel, Il fonda les sept sciences; Grammaire est la première, je le sais, Dialectique la seconde, je m'en félicite, Rhétorique la troisième sans conteste, Musique la quatrième, je vous le dis, Astronomie est la cinquième, par ma barbe, Arithmétique la sixième, sans aucun doute, Géométrie la septième, clôt la liste, Car elle est humble et courtoise, En vérité, la grammaire est la racine, Chacun l'apprend par le livre; Mais l'art dépasse ce niveau, Comme le fruit de l'arbre vaut plus que la racine; La Rhétorique mesure un langage soigné, Et la Musique est un chant suave; L'Astronomie dénombre, mon cher frère, L'Arithmétique montre qu'une chose est égale à une autre, La Géométrie est la septième science, Qui distingue le vrai du faux, je sais Que ce sont les sept sciences, Celui qui s'en sert bien peut gagner le ciel. Une exhortation sur la messe et comment se conduire à l'église Maintenant mes chers enfants, ayez bon esprit Pour laisser de côté orgueil et convoitise, Et appliquez vous à bien juger, Et à bien vous conduire, où que vous allez. Maintenant je vous prie d'être bien attentifs, Car ceci vous devez savoir, Mais vous devez en savoir bien plus encore, Que ce que vous trouvez écrit ici. Si l'intelligence te fait défaut pour cela, Prie Dieu de te l'envoyer; Car le Christ lui-même nous l'enseigne. Que la sainte église est la maison de Dieu, Elle n'est faite pour rien d'autre Que pour y prier, comme nous le dit l'Ecriture, Là le peuple doit se rassembler, Pour prier et pour pleurer leurs péchés. Veille à ne pas arriver à l'église en retard, Pour avoir tenu des propos paillards à la porte; Alors quand tu es en route vers l'église, Aie bien en tête à tout instant De vénérer ton seigneur Dieu jour et nuit, De tout ton esprit et de toute ta force. En arrivant à la porte de l'église Tu prendras un peu de cette eau bénite, Car chaque goutte que tu toucheras, Effacera un péché véniel, sois-en sûr. Mais d'abord tu dois ôter ton capuchon, Pour l'amour de celui qui est mort sur la croix. Quand tu entreras dans l'église, Elève ton coeur vers le Christ, aussitôt; Lève alors les yeux vers la crois, Et agenouille toi bien à deux genoux, Puis prie-le alors de t'aider à oeuvrer, Selon la loi de la sainte église, A garder les dix commandements, Que Dieu donna à tous les hommes; Et prie-le d'une voix douce De te garder des sept péchés, Afin que tu puisse ici, dans cette vie, Te garder loin des soucis et des querelles; Et que de plus il t'accorde la grâce, Pour trouver une place dans la béatitude du ciel. Dans la sainte église abandonne les paroles frivoles De langage lascive et plaisanteries obscènes, Et mets de côté toute vanité, Et dis ton pater noster et ton ave; Veille aussi à ne pas faire de bruit, Mais sois toujours dans tes prières; Si tu ne veux pas prier toi-même, Ne gêne aucun autre en aucune manière. En ce lieu ne te tiens ni assis ni debout, Mais agenouille toi bien sur le sol, Et quand je lirai l'Evangile, Lève toi bien droit sans t'appuyer au mur, Et signe-toi si tu sais le faire, Quand on étonne le gloria tibi; Et quand l'évangile est fini, A nouveau tu peux t'agenouiller, Sur tes deux genoux tu tomberas, Pour l'amour de celui qui nous a tous rachetés; Et quand tu entends sonner la cloche Qui annonce le saint sacrement, Vous devez vous agenouiller tous jeunes et vieux, Et lever vos deux mains au ciel, Pour dire alors dans cette attitude, A voix basse et sans faire de bruit; "Seigneur Jésus sois le bienvenu, En forme de pain comme je te vois, Désormais Jésus par ton saint nom, Protège-moi du péché et de la honte; Accorde-moi l'absolution et la communion, Avant que je m'en aille d'ici, Et sincère repentir de mes péchés, Afin, Seigneur, que je ne meure jamais dans cet état; Et toi qui est né d'une vierge, Ne souffre pas que je sois jamais perdu; Mais quand je m'en irai de ce monde, Accorde-moi la béatitude sans fin; Amen! Amen! Ainsi soit-il! A présent douce dame priez pour moi." Voici ce que tu dois dire, ou une chose semblable, Quand tu t'agenouille devant le sacrement. Si tu cherches ton bien, n'épargne rien Pour vénérer celui qui a tout crée; Car c'est pour un homme un jour de joie, Qui une fois ce jour-là a pu le voir; C'est une chose si précieuse, en vérité, Que nul ne peut en dire le prix; Mais cette vision fait tant de bien, Comme Saint Augustin le dit très justement, Ce jour où tu vois le corps de Dieu, Tu possédera ces choses en toute sécurité, A manger et à boire à suffisance, Rien ce jour-là ne te manquera; Les jurons et vaines paroles, Dieu te les pardonnera aussi; La mort subite ce même jour Tu n'as nullement à la craindre; Et aussi ce jour-là, je te le promets, Tu ne perdras pas la vue; Et chaque pas que tu fais alors, Pour voir cette sainte vision, Sera compté en ta faveur, Quand tu en auras grand besoin; Ce messager qu'est l'ange Gabriel, Les conservera exactement. Après cela je peux passer maintenant, A parler à d'autres bienfaits de la messe; Viens donc à l'église, si tu peux, Et entends la messe chaque jour; Si tu ne peux pas venir à l'église, Où que tu travailles, Quand tu entends sonner la messe, Prie Dieu dans le silence de ton coeur, De te donner part à ce service, Que l'on célèbre dans l'église, Une instruction sur les bonnes manières Je vous enseignerai de plus, Et à vos compagnons, apprenez ceci, Quand tu te présenteras devant un seigneur, Dans un manoir, un bosquet, ou à table, Capuchon ou bonnet tu dois ôter, Avant d'être près de lui; Deux ou trois fois, sans nul doute, Devant ce seigneur tu dois t'incliner; Tu fléchiras le genou droit, Tu auras ainsi l'honneur sauf. Ne remets pas ton bonnet ou capuchon, Jusqu'à ce que tu en auras la permission. Tout le temps que tu parleras avec lui, Tiens le menton haut avec franchise et amabilité; Ainsi, comme le livre te l'enseigne, Regardes-le en face avec amabilité. Tes pieds et mains tiens les tranquilles, Sans te gratter ni trébucher, sois habile; Evite aussi de cracher et de te moucher, Attends pour cela d'être seul, Et si tu veux être sage et discret, Tu as grand besoin de bien te contrôler. Lorsque tu entres dans la salle, Parmi les gens bien nés, bons et courtois, Ne présume pas trop de grandeur pour rien, Ni de ta naissance, ni de ton savoir, Ne t'assied pas et ne t'appuie pas, C'est le signe d'une éducation bonne et propre. Ne te laisse donc pas aller dans ta conduite, En vérité la bonne éducation sauvera ta situation. Père et mère, quels qu'ils soient, Digne est l'enfant qui agit dignement, En salle, en chambre, où que tu ailles; Les bonnes manières font l'homme. Fait attention au rang de ton prochain, Pour leur rendre la révérence qui convient; Evite de les saluer tous à la fois, Sauf si tu les connais. Quand tu es assis à table, Mange avec grâce et bienséance; Veille d'abord que tes mains soient propres, Et que ton couteau soit tranchant et bien aiguisé, Et ne coupe ton pain pour la viande, Qu'autant que tu en mangeras, Si tu es assis a côté d'un homme de rang supérieur au tien. Laisse-le se servir d'abord de la viande, Avant d'y toucher toi-même. Ne pique pas le meilleur morceau, Même s'il te fait grande envie; Garde tes mains nettes et propres, Pour ne pas souiller ta serviette; Ne t'en sers pas pour te moucher, Et ne te cure pas les dents à table; Ne plonge pas trop tes lèvres dans la coupe, Même si tu as grande envie de boire, Cela te ferait larmoyer. Ce qui serait alors discourtois. Veille à ne pas avoir la bouche pleine, Quand tu te mets à boire ou à parler. Si tu vois un homme qui boit, Tout en écoutant tes propos, Interromps aussitôt ton histoire, Qu'il boive du vin ou de la bière, Veille aussi à n'offenser aucun homme, Si bien parti que tu le voies; Et ne médis de personne, Si tu veux sauver ton honneur; Car de tels mots pourraient t'échapper, Qui te mettraient dans une situation gênante. Retiens ta main dans ton poing, Pour ne pas avoir à dire "si j'avais su", Dans un salon parmi de belles dames, Tiens ta langue et sois tout yeux; Ne ris pas aux grands éclats, Ne chahute pas comme un ribaud. Ne badine qu'avec tes pairs, Et ne répète pas tous ce que tu entends; Ne proclame pas tes propres actions; Par plaisanterie ou par intérêt; Par de beaux discours tu peux réaliser tes désirs, Mais tu peux par là aussi te perdre. Quand tu rencontres un homme de valeur, Tu ne dois pas garder bonnet et capuchon; A l'église, au marché, ou au portail, Salue le selon son rang. Si tu marches avec un homme d'un rang Supérieur au tien, Reste en retrait de lui d'une épaule, Car cela est bonne éducation sans défaut; Lorsqu'il parle, tiens-toi tranquille, Quand il a fini, dis ce que tu veux, Dans tes paroles sois discret, Et à ce que tu dis fais bien attention; Mais n'interrompe pas son histoire, Qu'il en soit au vin ou à la bière. Que le Christ alors par sa grâce céleste, Vous donne et l'esprit et le temps, Pour bien comprendre et lire ce livre, Afin d'obtenir le ciel en récompense. Amen! Amen! Ainsi soit-il! Disons nous tous par charité. 

Maçonnerie Egyptienne

La Maçonnerie Egyptienne plonge ses racines dans les plus anciennes Traditions de 

l' Humanité.

Au cours des âges elle s' est régulièrement enrichie de tous les apports spirituels découverts par les Hommes et a constitué ainsi un corpus initiatique inégalé.

Celui-ci a été également vivifié par les idéaux de justice et d' égalité des Maçons du XVIII ème siècle.

mais faisons un peu d' Histoire maçonnique…

Les quatre courants maçonniques

Il est bon de se rappeler qu’il existe plusieurs courants de maçonnerie répondant aux différentes aspirations des hommes qui, il faut le reconnaître, n’ont pas les mêmes désirs, les mêmes tournures d’esprit, les mêmes vocations. On ne vient pas en Maçonnerie Egyptienne pour faire de la politique, du commerce, du social. Il existe d’autres groupements maçonniques qui ont cette vocation et les moyens de répondre à ces désirs. Michel Monereau a très bien résumé dans son livre les Secrets Hermétiques de la Franc-maçonnerie et les Rites de Misraïm et Memphis les différents courants ou voies dans la franc-maçonnerie. Les voici:

la première, « le courant spiritualiste, la voie cardiaque, c’est à dire la recherche d’un perfectionnement moral qui s’appuie sur un cheminement spirituel loin des rumeurs du monde profane ;

la seconde «  diamétralement à l’opposé de l’attitude … de l’individu désirant intégrer une quête ésotérique… » Elle « affiche des principes démocratiques et « progressistes » qui sont la négation même de sa raison d’être » 

la troisième voie « qui se dessine dans certaines loges qui ne recrutent que dans les milieux d’affaires….  De véritables clubs mondains où peuvent se nouer…des relations fructueuses »  ; et

la quatrième et «  dernière voie est celle empruntée par les Rites Egyptiens qui ont toujours eu pour ambition et raison d’être leur attachement au courant hermétique. Il est certain que le voie hermétique, c’est à dire alchimique, est plus développée dans ces rites, d’autant plus qu’ils ne se contentent pas de s’appuyer sur la symbolique de l’alchimie externe, mais qu’ils développent dans leurs hauts grades une voie alchimique interne… »

Appartenant à la quatrième voie, les Rites Egyptiens ne sont pas un rite comme les autres. Ils ont une vocation différente, des buts différents. C’est un ordre aristocratique : il ne subit pas la loi du nombre. Il indique les hauteurs de la transcendance où respirer et non l’étouffer dans l’épaisseur matérielle.

Aussi, ici, au sein de notre Loge ALEXANDRIE, les FF:. ont fait le choix de cette quatrième voie, il n’est pas question de se laisser entraîner dans des aventures sans lendemain. Nous tenons à rester fidèles à la tradition.

Notre filiation

Une filiation qui remonte à l’Antiquité pré-chrétienne, en Egypte pharaonique et en Inde védique. Une filiation qui alimente nos Rites et les rend différent. La plupart des autres Obédiences sont filles de la Grande Loge Unie d’Angleterre dont elles descendent toutes, directement. Pas les Rites Egyptiens

(i) Le Rite Primitif

Selon une tradition chère à aux maçons égyptiens d’Italie, un Rite Egyptien dont on ignore le contenu, aurait été introduit dans la République vénitienne aux débuts du XVIIIe siècle. Il fera son chemin et touchera les îles ioniques pour aboutir plus tard à Venise. Selon d’autres maçons également égyptiens mais français, il aurait existé dès 1720 dans le midi de la France un Rite dit Primitif de Narbonne, issu des sources égyptiennes ou des Rose-Croix. Une autre tradition veut que ce soit à Paris et en 1721, que fut fondé le Rite Primitif, qui serait le berceau même d' un des Rites égyptiens, le rite de Memphis. Ce Rite serait composé de 7 Chapitres fondateurs et les Frères seraient des Chevaliers pratiquant des rituels de Rose-Croix.

Aucun auteur britannique ne mentionne ce Rite Primitif qui n’aurait jamais existé. Personne ne veut peut admettre une initiative arrivant tout juste quatre années après la création de la Grande Loge de Londres - tout comme l’Ordre de la Concorde qui admettait les femmes dès 1718 ou la Loge de la Parfaite Union de Belgique de 1720 - et qui ne se réclame pas d’elle. Depuis 1717 donc, toute instance maçonnique pour exister doit détenir une Patente de Grande Loge de Londres, Or, la Grande Loge n’a jamais délivré de Patente au Rite Primitif. Donc, ce Rite n’existe pas, n’ayant jamais eu l’autorisation d’exister.

Or les maçons égyptiens insistant sur cette existence, l’on est alors porté à penser à une naissance qui n’aurait pas été déclarée à la Grande Loge de Londres. Serions nous ici en présence d’une tentative pour extérioriser la voie hermétique qui n’a rien à voir avec elle ni avec son bon vouloir ?

(ii) Les autres Traditions Initiatiques

Pour la Grande Loge Unie d’Angleterre, la franc-maçonnerie commence donc en 1717 et pour elle, il n’existe rien avant cette date, ni après non plus en dehors d’elle. Au silence des siècles précédents succèdent les balbutiements qui émanent de cénacles les plus secrets. Les anciens dépôts recueillis et conservés dans différentes traditions demandent à s’exprimer. Les conservateurs des diverses initiations commencent à se manifester, à se communiquer entre eux à et à constituer, à défaut d’un réseau, un courant nourri des coulées des diverses sources, jusque là isolées et sans communication entre elles. Les sociétés secrètes deviennent discrètes. L’héritage des temps anciens, ce riche ensemble de savoir hermétique et ésotérique qu’apporte le siècle libéré et libérateur ne peut pas avoir été confié à une seule et unique structure. La Grande Loge de Londres n’en a pas le monopole. Aussi, dès sa création, sa légitimité et sa prétention à tout vouloir régenter sont contestées. Des Loges existent ailleurs, en Ecosse, à York, à Saint Germain en Laye… La Tradition toujours vivante revient en force.

Toute la richesse des Mystères du passé n’a pas été recueillie par la seule franc-maçonnerie anglo-saxonne. Encore faudrait-il qu’elle fût disposée ou capable de se l’intégrer. Or, après avoir reçu le troisième degré de la Rose-Croix qui lui en a fait don, les dirigeants de la Grande Loge de Londres prirent peur et n’osèrent pas aller plus loin. Elle ferme la porte aux autres apports de la tradition sans pouvoir, toutefois, refuser d’admettre le grade de Royal Arch, le seul degré qui permet à la franc-maçonnerie anglo-saxonne de quitter l’allégorie et la légende pour se plonger dans le royaume du symbolisme pur de l’esprit. Comme dit A E Waite, le Royal Arch constitue «les prologomènes à une autre histoire, que l’on ne trouve pas en maçonnerie». Oui, bien sûr, pas dans la maçonnerie anglo-saxonne. Bouclés dehors, les différents courants de l’ésotérisme et de l’hermétisme cherchent où se manifester. C’est ainsi qu’apparaît l’autre courant maçonnique qui ne prend ni sa source ni sa légitimité dans le Freemasons’ Hall de Londres.

Déjà, quelques années plus tôt, le Chevalier Ramsay, dans son fameux discours de 1736-1737, avait levé le voile sur le rôle des Templiers dans la constitution de la franc-maçonnerie, ce qui a provoqué des remous et, en même temps, a rappelé l’existence d’autres racines de l’arbre initiatique, porteur d’autres fruits. Cet arbre donne naissance à de nouveaux rituels qui nécessitent la création de nouvelles échelles de grades maçonniques.

Une autre maçonnerie a donc commencé à prendre corps tant en Angleterre que sur le continent. Cette maçonnerie met en place ses Rites à partir des emprunts au symbolisme des bâtisseurs de cathédrale, des alchimistes, des Rose-Croix, des Hermétistes, des Templiers, de la Bible et bien sûr, de l’Egypte. Comme on le voit, cette maçonnerie n’a rien à voir avec la Grande Loge de Londres qui lui tourne définitivement le dos et proclamera au XIXe siècle que « la franc-maçonnerie est un système de moralité voilé dans l’allégorie et illustré par les symboles.» C’est tout.

(iii) Naples, épicentre de la Maçonnerie Egyptienne

L’Italie va être portée en scène. La naissance de Joseph Balsamo, futur Comte Cagliostro à Palerme en 1743 semble marquer un tournant. Il y a alors dans le sud de l’Italie et en Sicile un certain nombres de loges qui travaillent hors de la vue de la Sainte Inquisition. L’Egypte et Malte sont les creusets bouillonnant d’activités hermétiques qui débordent et touchent l’Italie. D’abord Naples, qui se passionne pour les traditions égyptiennes dont on a hérité, depuis l’Antiquité, d’une vision de l’Egypte toute entière tournée vers l’initiation et les mystères. Le Pyramides envoûtent. Les chercheurs interrogent les œuvres d’hommes tels que Giordano Bruno (1548-1600), Tommasso Campanella (1568-1639), Spontini, alchimiste, Franco Maria Santinelli (Fra Antonio Crassellame Chinese), et des groupes Rose+Croix. Il existe alors un certain nombre de loges dans les provinces méridionales et en Sicile.

En 1750, une Grande Loge de la Maçonnerie est constituée à Naples, dont le Grand Maître ne peut être autre que le Prince de San Vero, Raimond de Sangro (1710-1771), un passionné d’alchimie et de la magie de la transmutation. C’est dans ce cercle nourri des écrits de Michel Sendivogius (1566-1646), dit le Cosmopolite, qu’il faudrait chercher les origines de ce qui sera plus tard le Rite de Misraïm.

C’est également sous sa grande maîtrise que le Baron Tschoudy (1742-1769) développe le Rite Hermétique ou l'Etoile Flamboyante ou encore Ordre des Philosophes Inconnus. Ce Rite organisé en 7 degrés comprend outre les trois degrés bleus, les degrés suivants : Maître Parfait, Parfait Elu et Petit Architecte, Parfait Initié d’Egypte et le Chevalier du Soleil. Le catéchisme de ce Rite basé sur l’hermétisme et l’alchimie, explique le Grand Œuvre à partir des principaux symboles maçonniques. Le Baron l’introduira en France où il sera très prisé. Mieux, certains degrés du Rite Hermétique seront adoptés tant par le Rite Ecossais Ancien que par le Rite de Misraïm.

D’autres courants de l’ésotérisme circulent sur le Continent et les élans prennent corps. Mentionnons quelques-uns. Les Grades Ecossais avaient apparu dès 1744 à Bordeaux. En 1754, apparaît le Chapitre de Clermont, berceau du Rite de Perfection. Le baron de Hund introduit dans les loges allemandes, le régime de la Stricte Observance, créé une dizaine d’années plus tôt. En 1757, l’Ordre des Noachites ou Chevaliers Prussiens est introduit en France. En 1758, le Souverain Conseil des Empereurs d’Orient et d’Occident est créé. En 1760, l’Ordre des Elus Cohen est fondé à Bordeaux. Le grade de Chevalier Kadosch originaire de Hesse et qui a apparu dans le sillage du courant créé par la Stricte Observance, est introduit en France par les loges de Metz en 1761. Jean Baptiste Willermoz constitue définitivement à Lyon un Chapitre des Chevaliers de l’Aigle Noir, Rose Croix, en 1765. C’est à cette date et à Lyon qu’est constitué, adopté et mis en pratique, le rituel définitif de Rose Croix. Le Rite Adhohiramite est fondé en 1765. L’année suivante, le Rite des Illuminés d’Avignon est fondé par le bénédictin Dom Pernéty, qui avait créé le grade de Chevalier du Soleil. Le Rite comprend six grades aux pratiques mystico-hermétistes, selon les théories théurgiques de Swedenborg. En 1768-70, le Rite de Perfection en 25 degrés est encore loin d’être constitué mais le Grade du Prince du Royal Secret est déjà admis par les Maçons.

Toutes ces manifestations établissent, en effet, l’existence des courants de diverses traditions initiatiques. C’est tout cela que Londres choisit d’ignorer, et en décrétant dogmatiquement que la franc-maçonnerie dans son entièreté se trouve contenue dans les trois premiers degrés de la loge dite bleue, la franc-maçonnerie officielle et myope de Londres va se priver des sources vivifiantes de la tradition hermétique et ésotérique.

(iv) Les origines de Misraïm

Avant l’arrivée même de Misraïm, il y a eu, sur le Continent, quelques rites qui se sont réclamés de l’Egypte ou qui s’en seraient inspirés.

On pourrait citer le Ordre des Architectes Africains ou Rite de Crata Repoa, fondé en 1767, en Prusse, par le baron Fredrich von Köppen (1734-1797) et sous les auspices de Frédéric II le Grand.

Ou l’Ordre Maçonnique des Philalèthes, constitué à Paris en 1779 par Savalette de Langes, qui a créé plus tôt en 1773, avec l’aide de nombreux Maçons la loge Les Amis Réunis qui s’occupait d’occultisme, d’alchimie et de théurgie.

Ou encore, le Rite Primitif, organisé en 1759 par le Vicomte Chefdebien d’Aigrefeuille à Prague, alors haut lieu de l’Hermétisme et amené à Narbonne en 1780. Parmi ses membres, il y avait Marconis de Nègre, père, qui était détenteur de tous les degrés du Rite Ecossais Ancien Accepté et de ceux de l’ancien Rite de Perfection.

Le plus important est sans conteste le Rite de la Haute Maçonnerie Egyptienne, dont l’existence est attestée le 22 août 1781 à Strasbourg mais il serait bien plus ancien. Légué par le Comte Cagliostro, de son vrai nom Joseph Balsamo (1743-1795), ce rite qui est véritablement initiatique occupe une place spéciale parmi les rites hermétiques.

Le Rite de Misraïm, après s’être manifesté, dès le début du XVIIIe siècle dans la République vénitienne et à partir des îles Ioniques, se retrouve dans l’île de Zante au sud de la Sicile, en 1782, aboutit à Venise et l’on sait qu’en 1796 une loge misraïmite fonctionnait à Venise. Au cours de cette même année, Gad Bédarride, selon son fils Marc, reçoit d’un initié égyptien, Ananiah le sage, la filiation et les pouvoirs de transmission d’une Tradition maçonnique de provenance égyptienne. Grâce aux activités des loges animées par Cagliostro, Ananiah et Abraham (le baron Tassoni de Modena), l’Ordre Egyptien de Misraïm prend naissance avant 1801 à Venise. Marc et Michel Bédarride auraient été initié au Rite de Misraïm en 1803 et ce sont eux qui vont l’introduire en France puisque à l’époque les Ordres maçonniques étaient interdits en Italie.

Cagliostro a joué un rôle considérable dans l’histoire de la franc-maçonnerie égyptienne. Initié dans la loge maltaise « Secret et Harmonie » qui existait déjà au début du XVIIIe siècle et ramena à Naples des rituels auxquels il aurait ajouté l’échelle dite de Naples, les célèbres Arcana Arcanorum. Pour beaucoup, le Rite Egyptien sera toujours redevable à Cagliostro pour avoir en 1788 établi non loin de Venise une loge où il a opéré le transfert des Arcana Arcanorum dans le Rite de Misraïm. Les Arcana Arcanorum sont « une voie alchimique interne, une voie de l’immortalité acquise sur terre par la constitution d’un Corps de Gloire »

De Venise, l’Ordre Egyptien de Misraïm se propage en Lombardie puis à Milan où en 1805, le F.?. Le Changeur fonde le Suprême Conseil du Rite.

(v) Freemasons’ Hall contre Napoléon

Alors que la franc-maçonnerie qui se propage en Europe vise à rassembler les hommes dans la paix, elle sera elle-même divisée par le nationalisme et la politique. La Révolution fait peur aux Anglais même s’il existe des Anglais maçons et républicains comme Thomas Paine (1737-1809) mais ils n’ont pas leur place dans le royaume et doivent fuir pour leur vie.

Napoléon s’est fait initier franc-maçon dans une loge qui ne se réclame pas de Londres. L’on ne peut s’empêcher de se demander quelles pouvaient être ses motivations profondes ? Avait-il pressenti le rôle politique que le pouvoir britannique allait faire jouer à la franc-maçonnerie anglaise ? Nourrissait-il semblables desseins à l’égard de la maçonnerie égyptienne ? Les Anglais en avaient-ils eu vent ? D’autre part ayant eu leur guerre civile et aspirant à la paix, pouvait-il ne pas condamner la Révolution française.

C’est ici que la franc-maçonnerie anglaise fait un choix politique et la Révolution et pour le Roi, Ce qui va davantage séparer les deux peuples et créer deux maçonneries. La Grande Loge Unie d’Angleterre se verra récompensée lorsque le Parlement britannique votera l’Acte du 12 juillet 1799 portant interdiction des sociétés secrètes ou subversives : une exception sera faite en faveur de la franc-maçonnerie. Napoléon se fait sacrer empereur des Français, se prépare à envahir l’Angleterre et décrète le blocus continental pour l’anéantir. L’Union Sacrée devint indispensable…

Selon Corneloup, c’est « de cette époque que date en Angleterre, la triple alliance non écrite, mais réelle, de la Dynastie, de l’Eglise anglicane et de la F M – alliance qui n’a pas jusqu’à nos jours cessé d’être effectives. »

C’est dans ce climat que les maçons de deux grandes loges britanniques rivales les Moderns et les Antients se réconcilient. Le jour de la Saint Jean d’Hiver, 1813, le Duc de Sussex est élu Grand Maître de la Grande Loge Unie d’Angleterre. Contre la France de Napoléon. Il n’est guère étonnant qu’au bout de quelques décennies Freemasons’ Hall sera récupéré par la politique et deviendra un excellent allié du pouvoir impérial dans les colonies.

(vi ) Arrivée en France de Misraïm,1814

C’est en 1813 que les FF.?. Bédarride, Joly, Gaborria et Garcia reçoivent à Naples le pouvoir de diffuser le Rite de Misraïm. Une Patente de Constitution en date du 23 décembre fonde les Corps Suprêmes du Rite de Misraïm à Paris, Bruxelles et Madrid. Ce Rite fait son entrée en France grâce aux Frères Bédarride qui établissent dans leur domicile à Paris, le 21 mai 1814, un Grand Chapitre au Rite de Misraïm à Paris.

La Loge-Mère a reçu la Lumière en mai 1815, sous le titre distinctif de L' ARC EN CIEL.

L' histoire du Rite, comme de tous les Rites Egyptiens, a été traversée ensuite par d' innombrables querelles, mais il est demeuré fidèle à ses idéaux, à la fois spiritualiste, ésotérique mais aussi très impliqué par la vie de la société.

Sans revenir sur la dénonciation du Rite aux autorités faite par le GRAND ORIENT de France au moment de l' affaire dite des Quatre Sergents de La Rochelle, il faut souligner la longue proximité avec le mouvements des Carbonari pour rappeler ainsi que le Rite de MISRAÏM s' est toujours voulu défenseur de causes justes.

Le Rite seul n' était plus pratiqué depuis la fin du 19ème siècle, mais Robert AMBELAIN en avait reçu la filiation authentique, incluse dans les Rites Confédérés.

(Vi) Les origines de Memphis

son origine la plus ancienne est probablement, ( au-delà des légendes développées par Marconis de Negre qui font remonter son origine aux Templiers qui auraient eux-mêmes reçu une filiation remontant jusqu’ à un sage d’ Egypte converti par Saint Marc ), la Loge Isis, fondée au Caire en 1798, qui comptait parmi ses membres des savants et des officiers français ainsi que des notables égyptiens initiés aux mystères des Pyramides. Plusieurs auteurs pensent que Napoléon Bonaparte s’est fait initier par Kléber dans cette loge, d’autres qu’il fut l’un des fondateurs. Une autre thèse veut qu’il a été initié à Valette à Malte, et encore une autre, au Caire, au Rite primitif de Narbonne, importé en Egypte. Les soldats appartenant aux divers courants ésotériques dont le Rite des Philadelphes entrent en contact avec les FF.?. de la Grande Loge d’Egypte, descendants des R+C de la période constantinienne. Ainsi enrichis les FF.?. de retour en France n’allaient certainement pas rester les bras croisés.

Parmi eux, il y avait Gabriel Marconis de Nègre, un officier italien de l’armée napoléonienne initié à la loge Isis, qui fonda avec ses FF? de retour en Italie, en 1798, une loge au titre distinctif de Les Pèlerins de Memphis. Cette loge travaillait selon des rituels fortement imprégnés d’influences égyptiennes.

En fait ce Rite serait né de la fusion de plusieurs Rites ésotériques et gnostiques, ce qu’ ont confirmé, chacun à leur époque, John Yarker ou robert Ambelain, et, en partie à partir d’ une scission de Misraïm, suite à l’ expulsion de ce dernier Rite de Marconis de Negre.

Memphis, contrairement à son Rite jumeau Misraïm ne connut jamais la vindicte des pouvoirs tant gouvernementaux que maçonniques.

(ViI) la réunion des Rites de Memphis et de Misraïm

c’est en 1881 que Giuseppe Garibaldi fut nommé, par un certain nombre de Souverains Sanctuaires, Grand Hiérophante des 2 Rites, Grand Maître Général, réunissant pour la première fois ces 2 Rites. Il est à noter que la Puissance Suprême de Misraïm pour la France ne reconnut pas cette décision, ce qui justifie la persistance d’ une voie de Misraïm indépendante.

Malgré de nombreuses scissions après la mort de Garibaldi, le Rite désormais nommé de Memphis-Misraïm perdurera jusqu’ à ce jour, avec de très nombreux remous générant des conflits divers. C’ est en 1963 que Robert Ambelain, devenu Grand Maître Mondial, redonna cependant à ce Rite réellement force et vigueur. Après quelques années de répit, et surtout après sa succession, les querelles reprirent de plus belles et à ce jour, il est difficile sinon impossible de dénombrer les groupes qui se réclament de cette tradition, tous plus ou moins en guerre larvée les uns contre les autres, réunis le plus souvent autour de faux gourous auto-proclamés.